
LE PROJET
IN VIVO

Allons, mon cœur d’homme la lampe va s’éteindre
Verses-y ton sang.
Allons, ma vie, alimente cette lampe d’amour
(…)
Je donne à mon espoir mon cœur en ex-voto
Je donne à mon espoir tout l’avenir qui tremble comme une petite lueur au loin dans la forêt
« L’amour, le dédain et l’espérance » – Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou, 1915.
Qu’est-ce qui nous rend vivants ?
Alors qu’on s’alarme de l’appauvrissement des ressources de la terre et de la destruction de nos conditions d’existence, alors qu’on s’effraie de la rationalisation et de l’optimisation excessives des relations et des activités humaines, alors qu’une apathie et une anesthésie générales semblent gagner chaque jour un peu plus les esprits depuis qu’un minuscule agent infectieux s’est répandu dans le monde, cette question paraît plus brûlante que jamais.
Sur un plan physiologique, la vie en nous se mesure d’abord aux battements qu’émet le cœur, cette pompe extraordinaire qui permet de faire affluer le sang à l’ensemble du corps, le premier organe fonctionnel à se former aux prémices de la gestation.
Mais à y regarder de plus près, le cœur est bien plus qu’un organe… À l'instar du soleil, il est la source centrale de la vie, le centre du cosmos, répercuté et amplifié par la pulsation primale du tambour. Il est le point de reliance symbolique entre le bas et le haut du corps, la terre et le ciel. Depuis des temps immémoriaux, les traditions spirituelles comme populaires du monde entier en ont fait le siège de l’amour, des sentiments et de la petite voix intérieure. Le cœur permettrait ainsi d’aimer et de mettre du sens, de l’empathie et de l’amour dans toutes nos relations et nos actions, d’ouvrir, à l’abri de la cage thoracique, au plus profond de notre poitrine, un espace en soi vers les autres, en nous plaçant au milieu de l’universel. Il aurait une voix, celle que l’on nomme l’intuition : cette connaissance directe, immédiate de la vérité sans recours au raisonnement, qui anticipe les événements en nous faisant réagir à ce que nous ne savons pas encore qui va arriver, et qui nous dit aussi si la vie que nous vivons est bien la nôtre.

Interroger ce qui nous anime, explorer notre identité de vivants mais aussi notre destin commun avec le « reste des vivants », voilà précisément les questions qui font battre les cœurs du projet In Vivo, dont la forme rend autant hommage à la tradition millénaire du don et des pratiques votives - profanes ou sacrées - qu’aux dessins de la grotte Chauvet chargés du fabuleux pouvoir de relier les hommes aux esprits invisibles de la nature.
Éloge du vivant sur la terre comme du vivant en nous, cette série de dessins au crayon de couleur revisite de manière symbolique, mais néanmoins quasi scientifique, une partie des pays du monde dans ce qui fait leur spécificité, leur particularité, leur unicité, à travers leur faune, leur flore, mais aussi les croyances, le lien à "l'autre" et à ce qui est plus grand que nous.
Le processus de création suit ainsi un cahier des charges précis, et aucun élément qui y figure n'est le fruit du hasard : les fleurs et les animaux mis en scène sont typiques, emblématiques, indigènes, endémiques ou menacés dans le pays revisité, et les couleurs strictement fidèles aux couleurs de la faune ou de la flore d’origine. Le(a) saint(e) ou le(a) bienfaiteur(-trice) représenté(e) raconte toujours une histoire. Seul le papier Arche utilisé comme support – pourtant tout un symbole - s’est invité là par le jeu des circonstances, avec l'intention - peut-être ? - de faire de ces cœurs de petites arches à leur tour, en prévision du déluge annoncé...
> En savoir plus sur les origines du projet In Vivo : Une nuit à Sayulita, au Mexique
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